Lundi 2 juin 2003




> Mémoire > Carnets > Feuilletons > Croquis > Cauchemars > Biographie > Index
Carnet 14
Dimanche 26 décembre 1999
Ce matin, quand
la tempête a débuté
vers 7h1/2, cet oiseau
comme hésitant se
laissant aller comme une
feuille morte sous la
pluie, le vent, les lampadaires
qui clignotent et les nuages
qui filent dans le ciel.
Acalmie. Ciel bleu, vent léger. Soleil. Air pur,
j'ai ouvert la fenêtre après la tempête.
Pire qu'en 1987 dit la radio. Et ça va remettre ça
dans 1/2 heure me dit le Monsieur du Pressing
que je croise sur le trottoir. Effectivement la radio
prévoit de nouveaux coups de vent cet après-midi.
Jusqu'à 160 kmh dans le centre de Paris.
En attendant ce n'est qu'antennes TV arrachées,
cheminée en équilibre de mon voisin, vitres cassées,
tuiles sur la chaussée (emprunter la rue Ortolan
avec la + extrême prudence à cause des tuiles
peut-on lire sur un panneau anonyme, peut-être
les pompiers à côté), branches d'arbres et même
un arbre entier qui barre la rue derrière les
arènes de Lutèce (je l'ai pas entendu tomber
dit une dame, moi je l'ai entendu chez les
commerçants dit une autre). La ville est sillonnée
de pin-pon.
Les jardins du Luxembourg
et celui des Plantes
sont fermés.
Regarde, c'est notre toit
dit une dame en
ramassant une taule
froissée au
milieu de la rue avant
de la déposer dans le caniveau.
C'est l'apocalypse dit un jeune touriste son appareil
de photo à la main, tout sourire. Clic-cla.
Du Paris jamais vu!


LES PRÉVISIONS
DEPACO RABANNE
VOIENT ENFIN LE
JOUR
!
RIDEAUX
AU VENT.
VITRES
BRISÉES
©michel longuet