Lundi 1 juin 2015




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> Pour lire un extrait

Le Divan illustré
Roman / Collection For Intérieur
LES IMPRESSIONS NOUVELLES ( site )
Parution août 2015

DOSSIER

> LIBFLY: Réponses à 4 questions ( ici )

> LA FAUTE À ROUSSEAU ( site APA )
> Article de Françoise Simonet-Tenant
Ne craignons pas de dire que Le Divan illustré est un grand livre autobiographique
dont la découverte saisit le lecteur. Lire la suite

> LIBÉRATION
jeudi 24 septembre 2015



Benoît Peeters et moi à L'Arbre à Lettres (photo Gilles Sebhan)


> FRANCE CULTURE dans LES BONNES FEUILLES
Lecture du Divan illustré en podcast
Lundi 21 septembre




> DOUBLE PAGE dans LA LIBRE BELGIQUE ( cliquez ici )




> Ces 2 dessins du Divan illustré (pages 124 et 32) ont été acquis par 2 collectionneurs.


> D'ALAIN BLOTTIÈRE ( site personnel )
Cher Michel
La nouvelle la plus importante, quand même, que tu peux trompeter allègrement, c’est que j’ai adoré Le Divan illustré ! Rendre compte d’autant mieux des choses graves que c’est avec humour et légèreté, voici pour moi le summum de l’art (et j’en suis incapable). Je l’ai dégusté avec bonheur, malgré les huit chocos McDo.
A.B.


> PIERRE AHNNE ( le nouveau blog littéraire de Pierre Ahnne )

En lisant Adresses fantômes (Grasset, 2013), j'avais déjà été frappé par la manière dont Michel Longuet amenait texte et dessins à échanger leurs caractères respectifs pour composer un étrange rébus, qu'il s'agissait pour lui comme pour le lecteur de déchiffrer. Avec Le Divan illustré, qui paraît en cette rentrée 2015 aux Impressions nouvelles, l'illustrateur et cinéaste se fait à nouveau auteur-enquêteur, et mène ce mode d'expression singulier, où les frontières entre les arts se brouillent, à ce qui est peut-être un point d'aboutissement.

Car l'image du rébus est également, on le sait, celle qu'utilise Freud pour parler du rêve, « voie royale » vers l'inconscient. Et Michel Longuet le prend ici, si l’on peut dire, au pied de la lettre. Le Divan illustré constitue en effet le journal, texte et dessins mêlés, d’une analyse. Avec l’aide de « Madame W. », notre auteur-enquêteur fouille ainsi son propre passé, et en rapporte ce roman policier de soi que tout récit d’analyse est aussi un peu.

Mais, justement comme dans l’analyse, tout repose ici sur un dispositif particulier. Il y a le texte proprement dit, découpé en récits de séances, avec trois longs développements complémentaires ; il y a des dessins pleine page, représentant souvent dans un souci de précision extrême des détails apparemment secondaires, grossis et surdimensionnés selon la logique du déplacement ; il y a des dessins plus petits, savamment intégrés au texte, qui comprennent, ou non, des dialogues ; d’autres petits dessins légendés qui sont comme ajoutés en marge ; enfin, çà et là, des photos. Tous ces éléments se complètent ou dissonent pour construire un cheminement de plus en plus rigoureux. Certaines images reviennent en se transformant, tels ces divans croqués à la fin de chaque récit de séance, toujours semblables et jamais identiques (« Je n’arriverai jamais à le dessiner tout à fait comme il est ce divan »), qui disparaissent pour faire place à d’autres objets lorsque l’analyse approche de sa conclusion. En cours de route émergent et se précisent d’effrayantes figures parentales, et remontent des secrets de famille du temps de l’Occupation, comme dans un roman de Modiano. On aura assisté aussi à la naissance d’une vocation, entre les vignettes du chocolat Poulain, en particulier « celles représentant des esclaves de la série Histoire romaine », et les premières tentatives personnelles (« Mes cousins (...) m’avaient demandé de dessiner leurs bites sur un cahier d’écolier à gros carreaux »).

Et, dans tout cela, ce qui frappe le plus et qui donne à l’entreprise toute sa force, c’est la légèreté. Je n’entends pas par là frivolité, évidemment, mais art de ne pas appuyer et de se déplacer par glissement sur les surfaces. Cela s’applique au texte, lisse, faussement naïf, se gardant toujours du commentaire. C’est vrai aussi des dessins, sans ombres, dans un parti-pris de ligne claire qui leur confère l’exactitude hallucinée des images de rêve. Mais, surtout, la légèreté comme art des surfaces est au principe de la logique même qui sous-tend l’oeuvre dans son ensemble. Comme en analyse, c’est en effet de l’association, c’est-à-dire de la simple juxtaposition, que naît le sens. Ainsi par exemple de la séquence qui, partant du dessin d’une mouche volant dans la chambre d’hôpital où se prépare à mourir le père, glisse au goût de celui-ci pour la pêche (à la mouche ?) et aboutit à un épisode de la guerre où il a peut-être joué le rôle du mouchard.

La surface, c’est aussi l’humour, que Deleuze, chacun s’en souvient, opposait à l’ironie, laquelle suppose la profondeur. Le charme et la justesse ultimes du livre de Michel Longuet sont peut-être dans cette légèreté-là, qui renvoie à l’enfance et parfois, très délibérément, à la bande dessinée, qui joue de l’incongru, notamment dans les récits désopilants d’expériences sexuelles souvent calamiteuses (« Mais qu’est-ce que tu fais, dit-il. Je te caresse, dis-je. Alors que cela reste entre nous, dit-il »). L’inconscient, encore lui, ne fait pas le tri : la violence et l’absurde s’y côtoient. Comme sur les pages de Longuet, où écriture et dessin, rendus par leur association même à leur pure nature de traces, rendent aux surfaces toute leur inquiétante profondeur.
P.A.


> FRITZ LANGUEUR ( Babelio )
Tout d'abord je remercie vivement Babelio et son opération "masse critique" qui m'a donné la chance de recevoir ce livre et plus encore de le dévorer... Le Divan illustré est un savoureux roman tant par sa forme, alternance de mots et de graphisme, que par cette autodérision salvatrice qui le parcourt. En 1993 Michel Longuet, illustrateur et réalisateur a commencé à tenir un journal intime, composé de consignes de faits et de réflexions illustrées de dessins, appuyés de courts textes. C'est tout naturellement qu'il recompose ici cette structure littéraire particulière où nous allons, jour après jour, le suivre, dans ses séances commencées en 2001, chez Madame W., sa psy. Sur ce divan maintes fois dessiné (mais est-il réellement doté de pieds ?), il déroule le tapis de sa vie, tantôt l'effleurant, tantôt le secouant, d'où s'échappent des particules de souvenirs épars qui épinglent tour à tour famille, connaissances, amants c'est bien connu, l'enfer c'est les autres qu'il faut prendre ici dans le sens purement Sartrien où le rapport à l'autre est vicié et tordu, puisque l'oeil d'autrui a contribué à construire sa propre image. Et c'est là où le roman est particulièrement bien échafaudé (chaque élément ayant une fonction narrative). Derrière la truculence de mots, l'ardeur du trait de crayon, des souvenirs de films (le chapitre sur La mouche de 1957 est délectable) ou de rêves, le trouble s'exprime. C'est sous cette apparence anodine que se construit sa démarche d'analyse. Comment s'occupe t-il de lui ? Cette question fondamentale de Madame W. révèle le malaise. Homosexualité (à moitié assumée, n'est pas Zaza Napoli qui veut cf appendice Michel Serrault), un père au passé trouble un poil facho, un poil homophobe, une mère véritable mégère apostasiée de l'amour tout remonte tout se dessine et retrace un parcours, son parcours. La lecture est amusée et avide tant ces quelques moments volés sont bien croqués. Le Divan illustré m'est assurément un coup de coeur que n'aurait pas renié un Italo Calvino et qui trouvera une bonne place dans la bibliothèque entre Dieu, Shakespeare et moi de Woody Allen et Comment voyager avec un saumon d'Umberto Eco.
F.L.


> PHILIPPE LEJEUNE ( Autopacte )
Cher Michel
merci de l'envoi et de la dédicace du Divan illustré ! J'en ai fait une première lecture, qui m'a beaucoup impressionné, à la fois comme acte autobiographique (sombre, tendu, audacieux dans le propos et la mise à nu) et comme création (lumineuse, électrique - également audacieuse dans le tressage du texte et du dessin). (...) L'humour noir, le style elliptique nous accompagnent et nous soutiennent dans l'exploration d'une histoire "abominable", comme dit ta madame W. C'est très impressionnant, et je ne sais pas s'il existe aucun autre journal de "cure" aussi incisif et décapant... ni aucun texte qui articule de manière aussi efficace et entraînante texte et image... C'est un livre très fort ! Amitiés, Philippe.



> MADAME W. ( Psi • LE TEMPS DU NON )
Je viens de lire Le Divan illustré. Qui est à mes yeux et oreilles, non pas un roman graphique d’une remarquable écriture, mais un lumineux palimpseste... J’ai souri, souvent... Ce livre mérite une fine analyse - j’espère que quelqu’un prendra plaisir à la faire - (...) Je vous souhaite “jolie brise” ! Micheline W.